Retour à l'Ail (sans jeu de mot...)

L'Ail est le mot désignant le camp. Il est constitué d'une vingtaine de tentes de feutre.

Yiran Bek, le père d'ayu-Kulak, attend avec impatience le retour de son fils afin de savoir s'il a pu conclure le mariage avec Kenjeke. Il a déjà commencé à rassembler des bêtes pour célébrer les noces. C'est avec joie qu'il voit un jour réapparaître Ayu-Kulak accompagné de Temir, Jebe-Tsenkher et... une cavalière qui pourrait bien être Kenjeke. Il accourt à leur rencontre mais trouve la troupe bien amochée, portant des traces de combat encore visibles, Ayu-Kulak se tenant les côtes, Jebe-Tsenkher chancelant sur son cheval. Il fait préparer des couvertures, un repas chaud et demande aux femmes de s'occuper de votre troupe. C'est avec révérence qu'il accueille Kenjeke. Puis, entouré des guerriers présents, une fois que vous vous êtes restaurés de bonnes graisses de viscères, il vous demande des explications.

Comments

[Anonymous]

Quoi, qu'est-ce que j'entends, le fils de notre chef attaqué, alors qu'il revenait d'un enterrement, et avec sa future femme!!! Bande de chiens galeux !!! (oui, Gueule de Nuit (ou Beürk Ymosh, en langue locale, mon personnage, guerrier râblé a la tronche couturée de cicatrice issue de victoires glorieuses, n'est pas avare de cliché...) Je fonce a la tente écouter le récit de cette attaque lâche et fourbe!

[Maître Zit]

[Bon, Gianni pour cette scène, tu continueras à être Temir le chaman qui pourra raconter sa version des faits, avant de passer à... qui au fait ?
Peut-on recevoir des notifications automatiques de nnouveau commentaire par email, comme sur over-blog ?]

[Ayu-Kalak]

Père, noble Yiran, et vous farouches guerriers du clan, écoutez mes mots car la situation est grave.
A la cérémonie d'enterrement, nous avons vu que le fils du défunt Bek-Toro avait pris le pouvoir. Il avait fait enfermer sa mère et sa soeur.
Le lendemain, il envoyait sous bonne garde sa soeur, la belle Kenjeke, comme paiement ou don, à une puissance étrangère (les Hephtalites ou les Wei).

Nous avons attaqué cette escorte - qui était très puissante - et ils nous ont presque tués. Ils étaient des bons guerriers, d'excellent archers à cheval. Sans les pouvoirs de Temir le shaman, hélas c'est mon cadavre qui te serait ramené.

Il m'apparaît qu'avec la libération dans le sang de Kenjeke, il ne s'agit pas d'un enlèvement traditionnel ou bon enfant. Nous nous sommes fait des ennemis du fils de Bek-Toro, et de ses alliés étrangers.

Père, nobles guerriers du clan, je suis désolé de vous apporter ces mauvaises nouvelles et ces vents de guerre...

[Maître Zit]

[c'est le frère Tchoyun, pas le fils, mais ca fait longtemps. Le fils est trop petit pour être nommé Shad. Les étrangers sont des Hephtalites]

"Mon fils, tu as été courageux et fait valoir ton droit. Les esprits sont avec toi et nnos ancêtres en seront satisfaits. Je suis heureux d'accueillir Kenjeke dans notre famille, et il me faudra envoyer le prix à sa mère. Il va nous falloir être vigilants. Pour commencer, Gueule-de-Nuit sera le garde de Kenjeke. Ta vie répondra de la sienne, Gueule-de-Nuit. Mais Tchoyun sait-il que Kenjeke est parmi nous ? Peut-être pas. Nous devrons rester sur nos gardes."

Kenjeke intervient:
"Yiran, je te remercie pour ta protection et je remercie ton fils pour son sacrifice et ma libération. C'est un bon guerrier que plus d'une femme aimerait avoir à ses côtés. Mais garde encore tes bêtes ! Qu'Ayu-Kulak ne croie pas pour autant m'avoir déjà gagnée ! Je ne suis pas un objet qu'on offre et se partage. Je suis fille de Shad, du clan Ashina ! Qu'il m'aide à recouvrer mon rang, qu'il m'aide à évincer Ak-Tchenem et mon oncle Tchoyun pour rendre à mon petit frère sa place de Shad. Qu'il continue à se montrer digne de m'épouser et alors, oui, je consentirai à être sa première femme."

[Ayu Kulak]

"Kenjeke, voilà de fières paroles [rire approbateur et chaleureux]. Tu es une jeune femme avec une personnalité, et cela me plaît! [regard admiratif] Tu as autant de noblesse dans le sang que dans l'attitude, et cela ne peut qu'apporter plus d'honneur à notre famille. Toutefois, écoute ton futur mari maintenant [changement d'attitude, plus d'autorité]:

premièrement Kenjeke, tu n'es pas un objet, mais ton père t'a promise à moi alors que tu n'étais âgé que de quelques semaines, et moi de 4 ans(*) Tu veux mériter ton rang, commence par respecter les choix de ton défunt père!

deuxièmement, nous t'avons libérée en ne tuant "que" des étrangers au clan et à la tribu. Cet enlèvement répond aux traditions de nos ancêtres, même s'il va à l'encontre des plans de ton oncle. Cela signifie que nous pouvons payer ton prix à ta mère et encore être dans le chemin étroit des lois de nos ancêtres. A nouveau, tu ne peux à la fois faire valoir ton appartenance au clan Ashina, et nous demander de ne pas en suivre les coutumes. Si nous ne payons pas ton prix, alors nous sommes des voleurs?

Au passage, je te prie de ne pas commander à mon père Yiran ce qu'il doit faire de SES troupeaux. Il en fait ce qu'il veut! [là, je suppose qu'il y a une bruyante approbation des hommes du conseil]

Troisièmement, tu souhaites évincer ton oncle Tchoyoun. Pour commencer, ce n'est pas à nous de désigner le successeur de ton père le regretté Bek-Toro bey, mais au clans lors du rituel du kurultaï. Ensuite, quel est ton candidat? Ton frère est trop jeune pour être shad. Tu parles de lui "rendre sa place"? - il n'a jamais été shad! Faute de candidats, il est possible que ce soit ton oncle qui soit élu bey.

Kenjeke, nous étions aux funérailles de ton père, et nous avons vu la douleur de ta mère, le fait que ta mère et toi étiez prisonnières et comme des pions dans les plans de Ak-Tchenem et Tchoyun. Je comprends ton déplaisir de ne plus être la fille de Shad, mais seulement nièce de chef - d'ailleurs Tchoyun a peut-être aussi des enfants dont le statut dépasse à présent le tien... Je comprends ta déception de te retrouver maintenant seulement première épouse d'un archer d'une famille mineure. [ton ironique on] Peut-être préférais-tu être épouse d'un noble Hephtalite dans un pays étrangers? Cela peut toujours s'arranger ... [/ironie].

Toutefois je t'assure que nos dangers affrontés ensemble ont resserrés les liens entre nous, et que tu auras au sein de notre famille plus de libertés, de bonheur et de pouvoir que ton oncle n'en avait prévu pour toi. Sache reconnaître ce bonheur qui t'arrive!

[se tournant vers Yiran] Père, tu demandes si Tchoyun sait que Kenjeke est parmi nous. Il va sans doute avoir bientôt connaissance de l'attaque, et rechercher activement les coupables. Maintenant que de nombreux membres du clan nous ont vus revenir ici, ce n'est qu'une question de jours avant qu'un guerrier soûl ou maladroit révèle à Tchoyoun que Kenjeke est parmi nous.

Bien que l'on puisse être tentés de ne payer le prix - et ainsi reconnaître la présence de Kenjeke - que le plus tard possible, nous ne pouvons attendre le kurultaï qui n'aura lieu que dans quelques semaines. Nous prenons le risque d'être victimes d'un raid des guerriers de Tchoyoun, voire des Hephtalites...

Je ne vois que deux choix possibles:
- soit nous mettons Tchoyoun devant le fait accompli, en accélérant le mariage et en envoyant le prix après... Il faudra éviter que cela apparaisse comme une gifle diplomatique, et payer cher pour le calmer.
- soit, après quelques soins, je fuis avec Kenjeke et nous allons nous cacher. Ainsi Père, tu pourras jurer que tu ne sais pas où nous sommes! Cela donnerait aussi le temps de négocier jusqu'au kurultaï, ou notre famille pourrait vendre son soutien, à Tchoyoun ou d'autres candidats."

[Maître Zit]

Kenjeke se lève, l'air furibard et s'adresse à Ayu-Kulak : "Tu pourras coucher avec ta jument !" et elle sort de la yourte.

« Gueule-de-Nuit, suis-la », dit Yiran.

« ET JE N’AI PAS BESOIN D’UN GROS SANGLIER POUR ME GARDER ! » crie Kenjeke en retournant dans la yourte.

"Tu as le caractère d’une lame bien trempée, et la langue aussi acérée qu’une pointe de flèche, comme ta mère" reprend Yiran en souriant. Mais si nous t’aidons, tu devras être une épouse dévouée. [Il se tourne vers Ayu-Kulak] Si tu veux nous faire des petits, il faudra que tu apprivoises cette louve [rires]. Le Kurultai aura lieu dans plusieurs lunes, il peut se passer beaucoup d'ici là. On pourrait assurer au petit Gara-Gan [Sang-Noir, le frère de Kenjeke] son rang si on le place sous la tutelle d'un régent en attendant sa majorité, par exemple sa mère ou même Tchoyun. Encore celui-ci doit-il l'accepter. Il nous faudra des arguments et de quoi assurer notre autorité."
Kenjeke écoute cette dernière phrase avec gravité et acquiesce du chef.

Temir le chaman intervient "Tchoyun est secondé par Ak-Tchenem [le chaman blanc]. Ce sont des esclaves des Avars -il crache au sol-. Si tu te caches, Ayu-Kulak, Ak-Tchenem vous retrouvera probablement : c'est un devin puissant. Nous n’avons pas eu la possibilité de tuer tous les Hephtalites et les Sogdiens : s’ils sont retournés chez Tchoyun, on aura vite fait de nous identifier. Il faut que nous puissions vous protéger"

Yiran encore: "Attendons quelques jours, peut-être qu’il sera égal à Tchoyun où se trouve Kenjeke, tant qu’elle ne le gêne pas. Il ne voudra peut-être pas un conflit interne au clan, et moi non plus. Et puis nous essaierons la première solution proposée par Ayu-Kulak, dont la sagesse me réconforte, et enverrons les dons [Kenjeke se renfrogne]. Mais d’abord, sacrifions un cheval à Tengri pour obtenir ses bons auspices, et régalons-nous de sa graisse. »

« Si nous pouvions avoir un animal du troupeau de Tchoyun, je pourrais lire dans ses omoplates et en savoir plus sur ses intentions » rajoute Temir, « mais je vais commencer avec un des nôtres ».

« L’un de vous a-t-il quelque chose à rajouter ? » demande Yiran

[賈尼]

Temir suggère encore d'interroger les esprits pour savoir s'ils pressentent qui pourrait faire un bon candidat lors du kurultaï.

[Olivier Dubreuil]

[ah ben finalement si, tu veux bien jouer Temir. Très bien]

[Ayu-Kulak]

oui vénéré Père, il y a quelque chose que je ne comprends pas... Tu dis qu'il faut à Gara-Gan un régent et que ce pourrait être Tchoyun... il me semble que c'est déjà le cas? Pourquoi ne l'accepterait-il pas, cela lui assurerait d'être le chef pendant plusieurs lunes, voire plusieurs années si le kurultaï le confirme?

Je ne connais pas la réputation de Tchoyun. J'ai vu qu'il était décidé à appliquer ses plans. Kenjeke a l'air de le soupçonner d'en vouloir à son jeune neveu. Toi qui fus des années aux côtés de Bek-Toro bey, que peux-tu nous dire sur lui?

Pour lier les mains de Tchoyun, il ne suffit pas de payer le prix de Kenjeke, il faut la lier à notre famille de manière irrémédiable, et alors Tchoyoun la laissera tranquille. Nous ne pouvons attendre quelques jours comme des animaux malades, un contre-raid de Tchoyoun accompagné de Hephtalites vengeurs! Toi Yiran qui fut chef de 1000, tu sais que celui qui a l'initiative a souvent la victoire. N'attendons-pas de subir ce que Tchoyun peut planifier!

Je propose que les noces (ou au moins des fiançailles) aient lieu le plus tôt possible. Ensuite nous enverrons des dons à Tchoyun, et nous reviendrons avec un animal de son troupeau pour toi, Temir.

[Maître Zit]

Temir peut essayer l'ostéomancie, mais il n'est pas un devin. Cetts science quand-même ses limites. Les chamans blancs ont de plus grand pouvoirs de divination. Il ne pourra pas voir l'avenir, mais seulement si un projet a de bonnes chances d'aboutir. Il peut aussi avoir des réponses à une question, mais pas sur l'avenir.

La question de Temir est-elle "qui en général peut faire un bon candidat", donc en fait demander qui est aujourd'hui le favori, ou "qui pourrait faire un bon candidat face à Tchoyun", ou Temir veut-il limiter sa question à "Parmi tel ou tel, lequel ferait le meilleur candidat?"